La valse des terrasses de Marrakech
Après Casablanca, c’est au tour des terrasses de Marrakech
La Wilaya a fait passer le message à tous les restaurateurs de Marrakech, « Retirez vos terrasses avant qu’on s’en occupe »
Le message, à défaut d’être courtois, est très clair, et n’octroi aucun délai
L’occupation du domaine public, assujetti à des taxes mensuelles « oui », les terrasse construites en dur « non »
À partir de cette information, les choses se gâtent
Les terrasses de Marrakech ont une histoire :
- Il y a ceux qui ont rachetés une affaire dont la terrasse était en place, figurant même sur le contrat de cession de fonds de commerce, et du bail commercial dont il est issu.
- Situation pour le moins embarrassante, pour les nouveaux acquéreurs, certains d’être dans leur bon droit
- Il y a ceux qui on créé leur affaire, et qui, obtenant les garanties du Caïd en place, on fait des investissements importants, certain d’être en conformité avec la loi marocaine
- Il y a ceux qui, constatant depuis des années, la présence de terrasses fermées, ont crus légitimement, qu’ils pouvaient en faire de même
A leur corps défendant, Marrakech a vu son influence augmentée grandement, un peu grâce à eux, recevant leur client dans un cadre confortable, où les terrasses étaient à l’abri du piéton, les isolant phoniquement du brouhaha de la rue, visuellement des mendiants ou des cireurs de chaussures insistants au moment des repas, sans parler des consommations alcoolisées autoriser, si leurs vues est cachées.
Les terrasses de Marrakech réservées aux consommateurs de café et de sodas :
Voilà quelques éléments qui risquent de compromettre énormément la venue d’investisseurs, donc de visiteurs !
Non pas qu’il soit fait, ici, mention des problèmes liés à la consommation d’alcool, mais simplement de la détente recherchée par le touriste en quête de prendre un apéritif, à l’une des terrasses de Marrakech
Alors pourquoi une telle décision ?
N’ayant aucune réelle explication, sinon celle qui se cache derrière « La loi, c’est la loi », supplantant « qui ne dit mot, consent »
On peut imaginer, la mécanique d’un processus inévitable :
Marrakech est devenue en quelques années une destination touristique très importante, et le problème de la circulation est apparue comme incontournable, engendrant des travaux importants sur la voirie et donc conduisant les responsables de la ville à élargir la chaussée, réduisant donc d’autant les trottoirs de la ville ocre.
Phénomène vérifiable au quotidien, et confronté à l’existence de terrasses gênantes !
Ne pouvant traiter le problème au cas par cas, la loi s’applique à tout le monde.
Une chose est certaine, le panorama de la ville va changer, et la bonne foi des uns et des autres ne sera pas prise en considération, divisant souvent le nombre de couverts des adresses incontournables de moitié, puisqu’il n’est pas envisageable de boire un verre de vin au vu de tous.
Quatre options vont donc se présenter pour faire face, économiquement, à la situation
- Augmenter l’addition : Une opération redistribuant les données économiques, et évinçant une grande partie de la clientèle
- Diminuer la qualité : Autant dire, se diriger gentiment mais surement vers la faillite, et permettre au pseudo critique culinaire « Pandore » de la vie touristique de pondre ses inepties sous les traits peu vraisemblables d’un conseillé objectif
- Se spécialiser dans le café version grand cru à des prix permettant de rentabiliser la terrasse, … Bon courage
- Fermer : la solution radicale
Mais alors, quelle serait la solution idéale ?
Sans avoir la prétention dans fournir une, il faudrait peut-être s’y pencher au cas pas cas.
En effet, tous les trottoirs de la ville ne sont pas conçus à l’identique, et leur largeur diffère quelque peu.
Insérez une terrasse de 3 mètres, ouverte ou fermée, sur un trottoir de 3 mètres, occasionnera des désagréments pour les piétons, qui devront emprunter la chaussée
Insérez une terrasse de 3 mètres, même fermée, sur un trottoir de 7 mètres, pour peu qu’elle soit bien conçue, elle cassera la monotonie des entrées d’immeubles et embellira l’espace en respectant les piétons.
Règlementer les terrasses de Marrakech « oui », mais passer d’une extrême à l’autre !
On ne parle pas ici des terrasses qui, en dehors d’un droit payé à l état, ne respecte pas la quiétude et la tranquillité des propriétaires qui se trouvent au dessus de ces établissements. Fermé à 1h, puis 2h puis 6h, ces simples cafés se transforment en pub et finissent en discothèque ou cabaret avec chichas et alcool dans les théières.
Ces cafés ne respectent pas les normes d’hygiène des immeubles, ne payent pas leurs charges de copropriété (assurances, ravalement) mais utilisent, sans aucune autorisation les bâches de descente des eaux usées, les pompes de relevage de l’immeuble.
Sans compter les tapages nocturnes, il est urgent d’appliquer la loi et ainsi de supprimer les autorisations, sous le manteau, de ces établissements qui nuisent à la tranquillité qu’on attend.
Votre remarque, ou plus surement votre exaspération est des plus intéressante.
En effet, les taxes prélevées pour l’occupation du domaine public, ne prennent pas en considération la tranquillité des habitants.
Mais à bien y réfléchir, plutôt que d’autoriser des terrasses ouvertes qui propagent les décibels de musique ou de retransmissions de match de foot qui gênent les riverains, si on autorisait des terrasses fermées bien proportionnées et bien insonorisées, ce serait certainement plus constructif.
Car à l’évidence, la nuisance sonore est plus problématique que le fait d’interdire des terrasses fermées.
Je suis d accord avec vous, mais qui aujourd’hui est capable d’installer et de contrôler l’insonorisation d’un cabaret ? Quel tenancier de bar va investir de telles sommes ? Je vis au 3ème étage d’un cabaret installé sans aucune préoccupation sanitaire et de respect des voisins et subis toutes ces nuisances. Le cas par cas, oui, mais avec l’autorisation non seulement d’un contrôle administratif mais des autorisations des propriétaires comme le prévoit les règlements de co-propriété, déjà non respectés !
Christian,
On s’écarte un peu du sujet !
On parle exclusivement des terrasses de Marrakech
Les insonorisations inexistantes ou vétustes des cabarets et discothèques ne sont pas le propos évoqué dans notre article
Peut-être une prochaine fois …